Comment faire la migration de site web ?
La migration d’un site web est un exercice technique et sensible qui nécessite des précautions particulières. Si elle est mal réalisée, cela peut avoir un impact négatif sur les performances SEO de la plateforme. Inversement, une migration réussie peut être un levier de croissance très puissant. Que faire dans ce cas pour mettre toutes les chances de son côté ? C’est ce que nous allons voir dans ce guide complet sur la migration de site web.
Dans quels cas est-il nécessaire de faire une migration ?
Dans l’univers du SEO, la migration désigne le transfert d’un site internet de son emplacement actuel vers une nouvelle infrastructure. Elle s’impose dans les situations suivantes :
- Changement de nom de domaine ;
- Changement d’hébergeur ;
- Fusion de plusieurs sites internet ;
- Implémentation d’un certificat SSL (passage du HTTP au HTTPS) ;
- Refonte d’un site web ;
- Changement de CMS…
Que ce soit pour changer de nom de domaine ou dans le cadre d’une refonte de votre site, il est important de se faire accompagner par des professionnels compétents. Dans la plupart des cas, pour réussir ce type de projet, il faut l’action conjuguée d’un développeur web et d’un consultant SEO.
Que faire avant une migration ?
Avant de démarrer la migration proprement dite, il est important de prendre certaines précautions afin d’éviter d’éventuelles complications ultérieures. Il faut entre autres :
- Choisir le bon timing ;
- Mettre les visiteurs récurrents au courant du projet ;
- Analyser le site pour identifier ses forces et faiblesses ;
- Sauvegarder les données…
Voici comment mettre en place chacune de ces étapes pour une migration de site internet réussie.
Bien choisir le timing
Une migration implique d’importants changements et parfois une perte de trafic momentanée. Il faut donc bien choisir la période durant laquelle vous lancerez le projet afin de minimiser son impact sur vos activités. Je conseille généralement à mes clients de réaliser leur migration lors d’une période creuse, c’est-à-dire à un moment où le trafic du site est modéré. Cela est très simple à faire lorsque votre activité est saisonnière. Par exemple, si vous souhaitez refondre et migrer un site internet de location de vacances, il faudra éviter de lancer le projet en été. La fin de l’hiver est une période beaucoup plus propice dans ce cas de figure.
Si votre activité n’est pas saisonnière, basez-vous sur les données fournies par Google Analytics en ce qui concerne le trafic du site afin d’identifier une période favorable : week-end, débuts de semaine, soirée des jours ouvrables…
Informer les visiteurs récurrents
Avant de procéder à une migration, il est toujours bien d’en informer les internautes qui visitent le site régulièrement. Cela peut être fait par le biais d’une petite bannière qui s’affichera tout en haut du site web ou via une newsletter.
C’est un bon moyen de les préparer psychologiquement aux changements qu’ils percevront après la refonte ou le remaniement du site. En procédant de la sorte, vous préservez également votre image de marque.
Crawler le site
Avant de lancer une migration, il faut impérativement réaliser un crawl du site. Cette opération consiste à scanner toute l’architecture de la plateforme à l’aide d’un robot d’exploration afin d’extraire des données à propos de son fonctionnement : structure complète du site, balises meta que contient chaque page, URL des pages. Avec un outil de crawl performant tel que Screaming Frog, Botify ou Oncrawl, vous pouvez identifier tous les liens cassés ainsi que les contenus dupliqués. Le logiciel vous permettra également d’identifier les pages orphelines de votre site.
Peu de temps avant de procéder à la migration, il est important de faire auditer les pages du site. L’objectif de cet audit est d’identifier avec précision les acquis SEO de la plateforme qui est en cours de transfert afin de mieux mesurer l’impact du changement. Vous devez donc connaître :
- Les positions de vos différentes pages sur Google pour les mots-clés de votre thématique ;
- Le trafic que génère chaque page ;
- Le taux de conversion des pages de vente ;
- Les liens d’autorité qui pointent vers le site web.
Vous pouvez obtenir toutes ces informations avec des outils tels que SEMrush et Google Analytics.
Corriger les erreurs détectées lors du crawl
Si des erreurs sont détectées lors du scannage du site en migration, il faut les corriger immédiatement afin de réduire les risques d’échec. Par exemple, si l’outil d’analyse vous indique que certains de vos liens pointent vers des pages en 404, vous devez rapidement les modifier ou les supprimer. Il est aussi important de vite régler les problèmes de duplicate content et de balises meta dupliquées.
Un autre point important auquel il faut faire attention, ce sont les liens internes qui pointent vers des pages redirigées. Ils doivent être identifiés en vue d’un repositionnement vers les nouvelles URL.
Mapper les URL
Avant de déplacer votre site web vers un nouvel emplacement, générez une liste de toutes vos URL actuelles. Cela vous facilitera la tâche pour certaines vérifications après la migration. Normalement, le nouveau site doit avoir à peu près le même nombre de pages que l’ancien (sauf si l’objectif de la migration était de mettre de l’ordre dans les URL et de les réduire).
Grâce à la liste d’URL générée, vous pourrez également définir les redirections à appliquer à certaines pages de la plateforme.
Utiliser un serveur de test
Utiliser un serveur de test est extrêmement utile lorsque l’on souhaite effectuer une migration. Cet environnement de préproduction vous permettra d’effectuer vos changements techniques et vos tests sans toucher au site en production. Ce dernier doit être dans un état de fonctionnement optimal jusqu’au déploiement de la migration.
Durant le processus, n’oubliez pas de rendre votre environnement de préproduction inaccessible aux robots des moteurs de recherches. Pour cela, vous pouvez mettre en place un système d’authentification ou une restriction IP.
Faire une sauvegarde
Une migration est une opération à risque, quelle que soit la manière dont elle est réalisée. C’est pour cela qu’il est conseillé de faire une sauvegarde complète du site web avant de lancer l’opération. Gardez la base de données en lieu sûr pour pouvoir y recourir ultérieurement en cas de problème.

Lors de la migration, ce qu’il faut faire
Lorsque la préparation est réussie, il y a de fortes chances que la migration elle-même se déroule sans grande difficulté. Il suffit de s’y prendre étape par étape selon les spécificités du projet.
Soigner les performances de la plateforme
Quelles que soient les autres raisons pour lesquelles vous lancez une migration, cette dernière doit être l’occasion pour vous de soigner les performances de votre site internet. Portez une attention particulière au temps de chargement et à l’ergonomie de votre plateforme. Le nouveau site web doit être à la fois fluide, attrayant et user-friendly (facile à prendre en main).
Veillez tout de même à ne pas casser les habitudes des internautes. Cela risque de les désorienter et vous perdrez leur confiance. Il est important de garder intact ce qui caractérise la plateforme web auprès des internautes lors d’une migration. Évitez de profiter de cette opération pour modifier profondément votre contenu. Vous pourriez envoyer sans faire exprès des signaux négatifs aux robots de Google. Je conseille souvent à mes clients de ne pas toucher (ou de ne toucher que très légèrement) au contenu des pages qui génèrent le plus de trafic et de conversions durant une migration.
Décider du type de migration adapté à la plateforme
Pour migrer une plateforme web, vous pouvez choisir entre la migration « section par section » et la migration en une seule fois. La première option est adaptée aux très grandes plateformes. Elle permet de maîtriser de bout en bout l’opération et d’éviter des problèmes techniques liés au transfert brusque de plusieurs milliers de pages.
Par contre, pour des sites web de taille moyenne, la migration en une seule fois garantit de bons résultats. Elle est également moins complexe.
Mettre à jour les liens internes
La mise à jour des liens internes est l’une des étapes les plus importantes lors d’une migration. C’est également un exercice très chronophage. Pour y arriver, utilisez un extracteur de liens afin d’identifier l’ensemble des URL internes qui sont présentes sur votre plateforme. Ensuite, mettez-les à jour pour qu’elles pointent vers le nouveau site web. Il est très important de le faire, même si vos anciennes pages sont redirigées en 301.
Ne pas mettre à jour les liens internes de cette manière peut avoir un impact négatif sur votre PageRank et vos performances SEO en général.
Mettre à jour les annotations des URL
Pour ne pas saboter tout le dur travail effectué jusqu’ici, il est important que vous mettiez à jour les annotations de toutes vos URL après le transfert. Chaque nouvelle URL doit contenir une balise canonique qui renvoie vers elle-même. Si l’ancienne plateforme est multilingue, n’oubliez pas de mettre à jour les annotations rel-alternate-hreflang que vous avez implémentées pour qu’elles utilisent désormais la nouvelle adresse de votre plateforme.
Faites de même si votre vitrine web a une version mobile distincte de la version desktop.
Après la migration du site internet
Après la migration, il faut mettre en œuvre certaines actions pour suivre les performances SEO de la nouvelle plateforme et s’assurer que tout s’est bien passé.
Soumettre le nouveau domaine à la Search Console de Google
La première des choses à faire après une migration, c’est de soumettre la plateforme à Google via la Search Console. Ajoutez une nouvelle propriété tout en veillant à ne pas supprimer l’ancienne. Les deux vous seront utiles pour d’éventuelles analyses comparatives. Dans le cas typique d’un changement de nom de domaine, vous pouvez soumettre simplement votre nouveau sitemap à Google via la Search Console.
Si tout se passe bien, le nombre de pages indexées de votre ancien sitemap tombera à zéro pendant que celui du nouveau sitemap connaîtra une hausse équivalente ou presque.
Faire modifier les liens entrants
Lorsque cela est possible, il ne faut pas hésiter à recontacter les propriétaires des plateformes sur lesquelles se trouvent vos backlinks afin de leur demander de mettre à jour vos liens. Ceux qui le feront apporteront un vrai coup d’accélérateur à l’indexation de vos nouvelles pages.
Et si vous aviez des milliers de liens entrants ? Ne vous dispersez surtout pas ! Focalisez-vous simplement sur les backlinks les plus juteux et laissez le bot de Google faire son travail.
Si possible, vous pouvez aussi lancer une nouvelle campagne de netlinkling quelque temps après la migration afin de propulser le référencement de la nouvelle plateforme.
Mettre à jour l’adresse du site web sur toutes les plateformes
Immédiatement après le changement d’infrastructure, mettez à jour l’adresse de votre site web sur toutes vos plateformes (réseaux sociaux, forum, fiche Google My Business…). Cela incitera les crawlers des moteurs de recherches à parcourir vos nouvelles pages plutôt que les anciennes.
Surveiller les métriques SEO
Après une migration, il est important de surveiller certaines métriques SEO afin de s’assurer que les processus de réindexation et de reconquête du marché évoluent bien :
- Le trafic ;
- Le nombre de pages indexées ;
- Le taux de rebond ;
- Les conversions ;
- La durée moyenne des sessions…
Normalement, toutes vos pages doivent être réindexées au bout d’un mois. En ce qui concerne le positionnement du site, il peut légèrement fluctuer dans les premières semaines qui suivent la migration. Mais tout devrait rapidement rentrer dans l’ordre si vous avez bien suivi les différentes étapes du processus de migration de votre site internet.
Migrer une plateforme web est un projet très délicat. Mais il est possible d’y arriver avec succès en effectuant une bonne préparation, des choix techniques astucieux et un bon suivi post-migration. Vous pouvez me contacter si vous avez besoin de l’expertise d’un consultant SEO pour la réalisation de votre projet de migration.